mindset écriture
Publié le 09 janvier 2024
J’ai longtemps été du genre à remettre à demain ce que je n’avais pas fait avant-hier. J’ai vécu avec la tête dans le guidon, à pédaler comme une dératée, évitant in extremis les platanes sur le bord de la nationale 7.
Autrement dit : intégrer l’écriture à mon quotidien, ça n’était pas gagné gagné.
Un jour, je me suis arrêtée sur le bas-côté et je me suis accordé cinq minutes pour réfléchir avant de comprendre que je devais poser le problème de manière différente.
Ne nous voilons pas la face. Le temps fait défaut à tout le monde. Sauf peut-être aux chats qui ne seront pas trop concernés par la suite de l’article.
Pourtant, il est toujours possible de grignoter une demi-heure par ci et trente minutes par-là à nos plannings surchargés. Mais, tout d’abord, faisons un sort à une idée reçue complètement nocive.
Je veux parler de l'idée selon laquelle écrire prendrait un temps fou. Personnellement, j'étais convaincue je devais passer au moins quatre heures tous les matins à ma table de travail. Je n’y arrivais pas. Du coup, j’abandonnais.
En fait, ce qui importe, c'est avant tout la régularité, qui implique de revoir ses priorités sur le moyen et long terme. Et de se demander honnêtement ce compte le plus pour nous
Eisenhower fut le 48e président des États-Unis. Il a marqué l’histoire pour avoir été un brillant joueur de golf, mais aussi pour avoir un jour déclaré : « Tout ce qui est urgent n’est pas important. Ce qui est important est rarement urgent. »
D’où la création de la fameuse matrice d’Eisenhower par les cadors de l’organisation.
Il s’agit d’un outil très simple pour déterminer ses priorités. Le principe ? Évaluer les tâches de son quotidien en fonction de leur caractère urgent ET important.
En conséquence, on doit distinguer :
• Les tâches non importantes et non urgentes (qu’il vaut mieux envoyer directement à la poubelle)
• Les tâches urgentes, importantes ou non.
Personnellement, j’ai tendance à les ranger dans le même panier : à partir du moment où elles possèdent une échéance précise, on finit toujours par les accomplir (même si parfois légèrement à la bourre).
• Les tâches importantes et non urgentes. Ce sont justement les plus… importantes sur le long terme, celles qui donnent du sens à l’existence, qui permettent de vivre en accord avec ses valeurs, de s’épanouir ou de trouver un équilibre psychologique. Le hic, c’est qu’elles ne comportent pas de deadline (ou alors très éloignée). Résultat : on s’autorise à les repousser encore et encore.
Écrire, dessiner ou composer des chansons rapporte rarement beaucoup d’argent. Ces activités ne font même pas maigrir, non plus qu'elles entretiennent la souplesse.
Pire que tout : l’écriture est encore plus mal vue que les autres pratiques artistiques. Peindre ou faire du théâtre, passe encore… En revanche,dans les représentations communes, l’écriture doit être réservée aux génies (ou aux tocards qui sont convaincus d’être géniaux, mais resteront quand même des tocards.)
Alors que non : vous avez le droit d’écrire à partir du moment où vous en ressentez le désir, de même que votre cousine a le droit de dessiner pendant une partie de son weekend ou votre petit neveu de s’exercer tous les jours au violon.
Bref, si vous n’arrivez pas à trouver le temps, voici mon petit conseil : rédigez une liste de toutes les raisons pour lesquelles vous éprouvez l’envie d’écrire. Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises réponses à cette consigne. Elles varient simplement d’une personne à l’autre. Cette liste, affichez-là chez vous ou apprenez-la par cœur.
En résumé : Faites passer l’écriture dans la catégorie importante
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